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Culture Pèlerin

Marie-Claude Pietragalla : « Même sans musique, on peut trouver son rythme intérieur »

Pour ses quarante ans de scène, l’ancienne étoile de l’Opéra de Paris, à la tête de la compagnie le Théâtre du corps, à Alfortville (Val-de-Marne), signe deux créations chorégraphiques.

La Femme qui danse d’un côté, La Leçon de l’autreEn quelques mots, mettez-nous l’eau à la bouche…

Le premier spectacle est un seule en scène qui retrace tout mon parcours de vie: l’entrée à l’Opéra de Paris, l’émancipation avec la création de ma propre compagnie, mon rapport aux grands maîtres…  La seconde création, écrite pour sept danseurs-comédiens, raconte l’histoire d’un prof qui abreuve son élève de savoirs. La lecture très contemporaine de ce texte d’Eugène Ionesco résonne avec ce que nous avons vécu pendant la crise du Covid.

Quelle musique vous inspire le plus?

Mon enfance a été bercée par le répertoire classique. Chaque dimanche, mon père nous passait le disque d’un grand compositeur. Aujourd’hui, je peux écouter, dans la même journée, une symphonie de Bach et les punchlines (phrases fortes, NDLR) du rappeur belge Scylla.

On vous offre une heure de silence. Vous prenez quand même?

Il n’existe pas de vrai silence mais cela reste un luxe d’avoir une heure tranquille pour réfléchir, méditer ou créer. Alors oui, je prends! Même sans musique, on peut très bien trouver une musicalité, un rythme à l’intérieur de soi.

Votre dernier coup de cœur culturel?

Les rois vagabonds, un couple de circassiens virtuoses qui réussit à allier de façon magistrale travail du corps, musique et dramaturgie. C’est à la fois drôle, triste et profond ! Un choc artistique!

Un lieu inspiré où vous aimez vous réfugier?

Calvi et sa citadelle qui se dresse face à la mer! Corse par mon père, je ressens un profond attachement à cette île. Et les paysages y sont tellement poétiques qu’ils favorisent la création.

Un autre gêne transmis par votre père ?

La curiosité et le goût du travail. Quand j’étais petite, il avait accroché dans ma chambre cette maxime de Napoléon: « Quand on veut constamment fermement, on réussit toujours ». Une façon de me pousser à exister avant tout par ce que je faisais.

On vous offre l’immortalité. Vous signez ?

Non car il n’y aurait alors plus d’âge et donc plus les joies associées à chacun d’eux. Pour moi, la vie n’est qu’un passage qui nous permet de laisser une trace.

Elodie Chermann

Son actu.

Outre ses deux spectacles parisiens – La femme qui danse au théâtre de la Madeleine et La leçon au théâtre Le 13e Art, puis en tournée – elle a ouvert, en septembre, un centre de formation professionnel destiné aux jeunes de 18 à 25 ans.
Rens. : theatre-du-corps.com