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Économie Le Monde

Adrian Steiner soigne les salaires et la flexibilité

LePDG de Thermoplan a réalisé une «success story» de management durable.

Depuis qu’il a repris les rênes de la PME suisse Thermoplan en 2009, Adrian Steiner associe systématiquement ses équipes à la stratégie de
développement. Il veille aussi à leur offrir des conditions de travail optimales. Vue sur le lac de Lucerne, air climatisé, musique, restauration, tout est fait pour rendre la vie des salariés agréable. Y compris un salaire attrayant dès l’embauche. La méthode semble porter ses fruits. «Nos ouvriers réfléchissent comme des entrepreneurs. Ils comprennent les besoins du client. Quand nous avons un afflux de commandes, ils sont toujours prêts à s’adapter », explique le PDG de Thermoplan.

Résultat: une croissance de plus 10% par an sur les cinq dernières années et un chiffre d’affaires de plus de 1 million d’euros en 2013. La PME suisse est aujourd’hui devenue le leader mondial sur le marché des machines à café automatiques. Peu de patrons, en Europe, peuvent aujourd’hui se targuer de tels résultats. Adrian Steiner fait partie de ces exceptions. Et il n’a pas dit son dernier mot. Au printemps, il ouvrira une quatrième unité sur son site de Weggis, dans le canton de Lucerne. Avec, à la clé, une cinquantaine d’embauches programmées. Dans le contexte de crise actuel, une telle success story semble tenir du conte de fées. «A sa création, en 1974, Thermoplan commercialisait des systèmes de ventilation pour les restaurants, raconte M. Steiner. Mais, assez vite, la société a réorienté son activité vers des machines à crème chantilly et à café, à la fois modulables,
robustes et faciles d’utilisation. »

En quinze ans, nous sommes passés de 21 à plus de 200 salariés. Aujourd’hui, nous exportons nos produits dans soixante-deux pays

Adrian Steiner


En 1999, elle décroche un contrat de fournisseur exclusif avec le géant américain Starbucks. Dans la foulée, elle s’octroie les faveurs de Nespresso, McDonald’s ou encore Subway. Son ascension semble alors irrésistible.
«En quinze ans, nous sommes passés de 21 à plus de 200 salariés, se félicite M. Steiner. Aujourd’hui, nous exportons nos produits dans soixante-deux
pays et continuons de nous battre tous les jours pour tenter de conquérir de nouvelles parts de marché. » Notamment dans les pays émergents, où les habitudes de consommation ont beaucoup évolué ces dix dernières années. Malgré ses ambitions expansionnistes, le Petit Poucet suisse conserve une culture très familiale. «M. Steiner met un point d’honneur à effectuer au moins une visite par semaine dans chaque département», témoigne Karin Reinhard, assistante en ressources humaines. Un
management de proximité qu’il tient d’Howard Schultz, le fondateur de
Starbucks. «En 2003, alors que je n’étais encore qu’ingénieur électrique, j’ai été envoyé aux Etats-Unis pour suivre le lancement de la seconde génération de machines à café, raconte M. Steiner. Au cours de cette immersion d’un an et demi, j’ai compris que pour motiver durablement
ses collaborateurs, il fallait les considérer non pas comme des employés,
mais comme de véritables partenaires.»